L’Association malienne de lutte contre la corruption et la délinquance Financière (AMLCDF) a dénoncé la police nationale au Pôle économique et financier de Bamako pour des faits de corruption dans le concours direct de recrutement 2 200 élèves fonctionnaires de Police au titre de l’année 2018. En même temps, la structure a saisi le Bureau du Vérificateur général pour des missions de contrôle.
Suivant l’Arrêté N° 2018-1582/MSPC-SG du 14 mai 2018, il a été ouvert un concours direct de recrutement 2 200 élèves fonctionnaires de Police dont 20 commissaires de Police, 30 Officiers de Police et 2 150 Sous-officiers de Police. Les résultats de ce concours d’entrée à la police ont été vivement décriés par des recalés pour non-transparence de la procédure.
Conformément à son combat contre la corruption, l’Association malienne de lutte contre la corruption et la délinquance financière s’est saisie de ce dossier. En effet, il a écrit au Pôle économique et financier de Bamako, à travers une lettre de dénonciation contre la police. Objet de la lettre : dénonciation des faits de corruption dans le concours direct de recrutement 2 200 élèves fonctionnaires de Police au titre de l’année 2018.
Dans sa correspondance au Pôle économique dont nous avons une copie, l’AMLCDF dénonce la violation des principes du recrutement par la hiérarchie. L’association est à cet effet sidéré que des candidats recalés à des épreuves se retrouvent être admis à l’oral.
« Il s’avère que depuis la publication, le mardi 10 décembre 2019, des résultats définitifs dudit concours, des recalés de la visite corporelle ont été admis à passer la visite médicale, et des recalés de cette étape ont été admis à l’oral. Aussi, des personnes dont le nom ne se trouve à aucune étape des épreuves se retrouvent subitement parmi les admis définitifs. Selon des témoignages, plus de 2000 candidats ont échoué à l’entretien oral. Mais ils ont été remplacés par des personnes sorties de nulle part », a relève la lettre avant de dénoncer le favoritisme qui a sanctionné ce recrutement.
« Des prétendants tombés du ciel ! Comme si cela ne suffisait, des proches parents de responsables de la Police et non des moindres, se trouvent parmi les désormais recrues », a déploré l’Association dans sa lettre de dénonciation. Et sur la liste des admis, elle rapporte que selon des témoins, même des malades, des hommes mariés, des femmes mariées et en gestion, donc inaptes, ont été recrutées.
Sur la situation, l’AMLCDF a écrit au Directeur général de la Police nationale lui demandant de leur faire parvenir les listes des candidats admis aux épreuves sportives ; à l’issue des consultations spécialisées et analyses médicales ; à l’issue des épreuves écrites du concours direct de recrutement d’élèves officiers de police et des candidats admis définitivement audit concours. À ce jour, sa demande n’a pas eu de suite.
Également, l’Association en référence à la lettre du Secrétaire Général par intérim du Syndicat national des commissaires de Police, Sadio dit Konon TOMODA, au ministre de la Sécurité et de la protection civile, Salif TRAORE, souligne que des éléments ont été recalés malgré qu’ils n’ont pas démérité.
« J’ai l’honneur de solliciter auprès de votre bienveillante autorité, l’augmentation des quotas du concours direct de recrutement de la Police nationale dont les résultats viennent de paraître. En effet, loin de démériter, les candidats ayant franchi toutes les étapes du recrutement n’ont été recalés que pour des raisons de quotas entrainant une frustration des candidats et un grand mécontentement des populations », avait écrit M. TOMODA dans sa lettre au ministre Salif TRAORE.
Outre sa lettre de dénonciation, l’association a écrit à des services de contrôle comme le Bureau de Vérificateur général pour des audits au sein dela police nationale.
Par Sikou BAH
Source: info-matin